La FGTB Charleroi & Sud-Hainaut appelle à l’unité des travailleurs et au syndicalisme de combat!

Avec le soutien du Voka, l’association patronale du Nord du pays, les nationalistes ont décidé de faire des élections de 2024 leur grand soir. Quel est leur objectif?

 

Diviser le pays pour diviser le monde du travail de Belgique. Par ce moyen, les nationalistes veulent casser toutes les conquêtes sociales arrachées dans l’unité. En particulier la Sécurité sociale. Ils veulent aussi faire grandir la concurrence entre travailleurs et travailleuses du Nord et du Sud du pays. De cette manière, il sont au service de la stratégie d’une grande partie du patronat en Europe. Suivant le vieil adage: diviser pour mieux régner. Tant que les travailleurs se font concurrence (entre pays, entre régions,…), elle n’est pas unie et donc désarmée.

Pour réaliser leurs plans, les nationalistes flamands cherchent des alliés au Sud du pays parmi les courants les plus divers. Ils espèrent entrainer ces courants dans une situation de non-retour qui conduira à la scission définitive de la sécurité sociale, du droit du travail, des services publics…

 

Avec la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, nous combattrons activement cette stratégie. Il s’agit là d’un devoir pour une régionale FGTB qui a au centre de ses traditions et de ses pratiques le syndicalisme de combat et l’unité des travailleurs au sens large (ouvriers, employés, Travailleurs Sans Emploi, Travailleurs Sans Papier, pensionnés,…).

Pour notre régionale, il n’est pas question de négocier, de pactiser ou de subir une démarche de division avec des forces nationalistes. Nous combattrons activement tous les partis qui voudraient se lancer dans une aventure dans laquelle ni les syndicalistes et ni le monde du travail de Belgique ne peuvent retirer un quelconque avantage.

 

Cet engagement de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut n’est pas seulement un combat d’aujourd’hui mais bien une tradition ancrée dans le syndicalisme du Pays noir. Ernest Davister, président de la délégation FGTB de l’usine métallurgique de Charleroi, lors de la grève de 60-61 déclarait à propos de celle-ci:  « Nous avons fait la grève contre la Loi Unique. Selon les Métallos FGTB de Charleroi, le changement d’objectif en pleine grève était une tromperie envers les travailleurs… Nous voulions préserver l’unité des travailleurs »

 

C’est fort de ces traditions (syndicalisme de combat et recherche d’unité) que nous réaffirmons la pertinence des motions que nous avons adoptées lors de notre dernier Congrès statutaire:

« La Wallonie a été, après la seconde guerre mondiale, victime de la voracité[1] de capitalistes wallons et internationaux. Des capitalistes qui se sont construits sur la liquidation des fleurons industriels traditionnels de la Wallonie. Les Albert Frère et consorts ont, par exemple, construit leur fortune sur le démantèlement de la sidérurgie wallonne. A l’image de ce que nos camarades du Limbourg ont vécu avec les mines et la fermeture de Ford.

 

Le monde du travail ne trouvera pas son salut dans un quelconque patriotisme économique[2] mais bien dans sa combativité et la défense d’outils industriels publics.

 

Les travailleurs wallons n’ont que trop expérimenté que le profit est le seul moteur des patrons les plus ‘wallons’, prêts à sacrifier la vie de milliers de famille sur l’autel[3] de l’argent.

 

‘Il est illusoire de penser qu’on peut réformer le capitalisme pour qu’il devienne un bon capitalisme de relance’. Ainsi, la FGTB Charleroi clamait sa volonté de mettre en avant son programme anticapitaliste d’urgence lors de son assemblée du 27 avril 2013 à la Géode. En tant que travailleur wallon, constater le développement inégal du capitalisme est une évidence. En effet, les états, les régions et les travailleurs sont mis en concurrence par les multinationales à travers la mobilité importante du capital[4] et la division du mouvement social.

 

(…) C’est dans l’unité que les travailleurs et travailleuses de ce pays ont construit les plus belles cathédrales sociales, en particulier la sécurité sociale. Et ce qui était vrai hier le sera encore plus demain. Face au rouleau compresseur de l’Union Européenne, le monde du travail a besoin d’unité plus large et plus profonde, il a besoin de rapports de force plurinationaux et pas de replis régionaux. »

 

Lors de notre dernier congrès, nous affirmions aussi qu’il ne suffisait pas seulement de constater l’échec des politiques de « redressement économique wallon » quarante ans après la création de la région wallonne. Nous nous positionnions en force syndicale de proposition : « Avec la défense de la sécurité sociale et des services publics, la question de la refédéralisation de certaines compétences doit être posée afin de cesser la mise en concurrence des régions en matière fiscale (succession), sociale (allocations familiales) ou encore climatique (mobilité/énergie). »

 

Autant dire que cette résolution de Congrès était visionnaire et prémonitoire. On pourrait ajouter que la crise du Covid a montré et démontré que le secteur de la santé fonctionnerait mieux s’il était à suffisance financé et unifié. Et récemment, c’est la solidarité des quatre coins du pays qui ont été les lueurs d’espoirs des sinistrés de la vallée de la Vesdre et de l’Ourthe. Au-delà des crues, c’est l’austérité et le morcellement des compétences qui ont été leur malheur.

 

La FGTB Charleroi & Sud-Hainaut prendra des initiatives pour mener et élargir le débat sur l’unité des travailleurs et le syndicalisme de combat au sein même de la FGTB et vers le grand public avec des partenaires en Wallonie, à Bruxelles et en Flandres. Il n’y a pas une minute à perdre. Ne laissons pas les forces nationalistes et l’extrême-droite agir.  

 

Ensemble, on est plus fort! Samen sterk!

 

1 – Voracité = vouloir tout dévorer.

2 – Patriotisme économique = comportements qui visent à favoriser les capitalistes de son pays face aux capitalistes des autres pays.

3 – Sur l’autel de l’argent = au nom de l’argent, pour de l’argent,…

4 – La mobilité du capital = la facilité pour les capitalistes de faire bouger leurs capitaux dans les régions qui leur rapportent le plus. En quelques clics, des milliards peuvent changer plusieurs fois de pays.

 

Toutes les références à des personnes ou fonctions (par ex. travailleur) concernent bien sûr autant les femmes que les hommes.

Retrouvez l’entièreté de cette motion au format PDF via ce lien : Motion de l’unité 

 

Contenu lié :